GOYA: LE DOS ET LE TRES DE MAYO

Publié le par pierre-art.over-blog.com

Francisco Goya y Lucientes est le maître incontesté de la peinture espagnole du milieu du XVIIIème siècle  au début du XIXème  siècle. Peintre de la cour, il devient célèbre comme auteur de scènes vivantes, d’inspiration populaire, et comme portraitiste de l’aristocratie. Avec le temps, rendu presque sourd par une grave maladie, il accentue les tonalités sombres dans sa peinture et  représente des scènes de mort, de sorcellerie, ou de folie : ce sont les années des Caprices, des Désastres de la guerre, des « peintures noires » et de la rébellion contre l’injustice et la superstition.

Avec Goya apparaît un nouveau type d’artiste : il ne répond à aucune commande, il peint ce qu’il veut, il exprime dans ses peintures ses sentiments et notamment son angoisse existencielle et il est considéré comme  le premier « artiste maudit » du XIXème siècle. Ce n’est qu’à la fin de sa vie, exilé à Bordeaux, qu’il retrouve les couleurs claires et les images sereines de sa jeunesse.

783px-Francisco de Goya y Lucientes 026[1]Dans son tableau Le Dos de Mayo  qui représente la révolte du 2 mai 1808 du peuple espagnol contre l’occupant français du, Goya est le premier peintre à montrer la guerre telle qu’elle est. On peut constater que l’artiste ne se met d’aucun côté, il ne célèbre aucune épopée, il ne glorifie personne, ce qui est absolument nouveau pour un peintre historique. En effet, avant lui, les peintres au service du pouvoir faisaient l’éloge du vainqueur. Goya montre ici les sentiments que lui inspire la guerre : Le rouge, couleur du pantalon du mamelouk renversé sur son cheval, représente le sang et la mort. Dans ce tableau, chaos et barbarie se côtoient. Tout est sens dessus-dessous, c’est monde à l’envers, il n’y règne que la haine, la terreur, le désordre et la bestialité révélée à travers le regard des hommes, un regard de bêtes féroces.

goya tres de mayo 1814[1]Le Tres de Mayo, peint à la même époque (1808-1814) décrit quant à lui la répression mécanique et inhumaine de l’armée française à travers l’exécution de près de deux cents innocents. Goya glorifie ici la résistance espagnole et le sentiment national. Le personnageau cœur du tableau symbolise le martyre du peuple espagnol de ce 3 mai 1808 : il est représenté tel une figure christique (bras en croix, stigmates dans les mains, auréole). On peut voir qu’il concentre la lumière, alors que l’arrière plan est plongé dans le noir. Le message que le peintre désire transmettre est clair : de la lumière des martyrs du 3 mai 1808 viendra la libération de l’Espagne.

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